BURN OUT

Le burn-out, peut-on en sortir seul?

LE BURN OUT , voici bien un mot qui fait peur, qu’on lance pour jouer à s’effrayer, qu’on confond parfois avec le surmenage ou la charge mentale…

Le burn out, c’est ça, et bien plus que ça…

Pour moi, le burn-out, c’est Annick ,la quarantaine, cadre dans une grande entreprise.

Elle vient me voir parce qu’ un matin, ses doigts sont restés littéralement paralysés au dessus du clavier de son ordinateur, impossible de les bouger pendant de longues minutes.

Comme si son corps ne lui obéissait plus.Annick qui ne comprend pas ce qui lui arrive, est prise de panique.

Elle, si forte, si déterminée, si consciencieuse qu’en 15 ans elle n’a jamais  pris un arrêt, la voici emmenée par les pompiers.

Quand elle vient me voir elle est en arrêt depuis plus d’un mois

Elle est très fatiguée.

Et le fait de parler de son travail, son cœur s’accélère , ses mains tremblent bien malgré elle.

Elle suffoque , transpire et a des vertiges…C’est très impressionnant…

Elle a très peur, va-t-elle pouvoir reprendre son travail ?

Elle doute, et si ça recommence ?

Elle est en colère, car les conditions de travail ne changent pas, et une autre collègue est en burn out …

Elle n’ose pas le dire à son entourage, car c’est pour elle et aussi un peu pour son entourage, une marque de faiblesse…

Il lui faudra tout un protocole de sophrologie pour reprendre confiance, s’apaiser, lâcher prise.

Sept mois, c’est la durée moyenne d’un arrêt de travail pour Burn -out.

Bien sûr derrière cette moyenne, des disparités et des arrêts bien plus longs.

Des arrêts parfois définitifs…

Avec à la clef des changements de vie, choisis, mais aussi parfois subis..

Le burn out se manisfeste de manière violente.

Nous avons tous en tête cette crise chez France Telecom lors de la privatisation,qui a mené des salariés à bout vers le suicide.

Mais cela peut être un accident de voiture sur le trajet,

Aussi de l’hypertension ou un infarctus,j’ai accompagné une dame qui a vécu un AVC sur son lieu de travail…

C’est parfois une explosion d’agressivité, des troubles de la mémoire et de l’attention, des crises d’angoisse

Le burn out est accompagné de signes précurseurs.

Ces signes devraient alerter, mais très souvent la victime n’en a pas conscience.

L’entourage est alors précieux, car c’est lui qui peut déceler les changements.

Qui sont bien souvent une irritabilité accrue, un repli sur soi, des troubles du sommeil, une baisse de la motivation, une déshumanisation de la relation à l’autre, une personne plutôt empathique ne supportera plus aucun collègue..

Le burn out est un « syndrome d’epuisement professionnel » Ce n’est pas une maladie selon l’OMS qui a refusé de la classer parmi les maladies reconnues. Pourtant, ce syndrome met vraiment à l’arrêt.

Et si la maladie professionnelle ne peut être reconnue, le burn out est la manifestation que le risque pyscho-social n’a pas été pris en compte..

Quand un salarié est en burn-out ,tout le monde souffre.

 Le salarié, qui souffre dans son corps, dans sa tête, bien sûr,

Qui peut aussi voir ses revenus diminuer si l’arrêt de travail se prolonge.

C’est la famille, qui ne reconnait plus la personne active , dynamique, toujours investie, bien souvent un brin perfectionniste que la victime était.

C’est aussi l’employeur qui perd un collaborateur investi pour plusieurs mois. Avec la nécessité soit de le remplacer, et donc de former son remplaçant, soit de répartir la charge sur les autres membres de l’équipe  et donc de prendre le risque de voir d’autres burn-out…

La prévention est donc indispensable

Pour l’individu,qui a sa part de responsabilité et qui doit réfléchir à son rapport au travail à sa capacité à dire non, à ses peurs.

Elle l’est   aussi pour l’organisation, car le salarié qui est victime d’un burn-out est souvent une sentinelle qui pointe du doigt bien malgré elle des disfonctionnements.

Selon Matrix, une étude européenne sur les risques psychosociaux , pour un euro investi en prévention, c’est un gain de 13,64 euros pour l’entreprise.

Le burn out est la rencontre entre un individu et une situation de travail dégradée.

 36 % des français connaissent ou ont déjà connu un Burn Out…1 personne sur trois ! Selon l’étude de la CFDT de 2017, « Parlons travail »

52 % se déclarent anxieux…

Les causes du burn out sont aujourd’hui clairement identifiés:

Une surcharge de travail, 

La multiplication des évaluations, des normes, des sanctions

Les injonctions paradoxales

Le manque d’autonomie

Le sentiment d’insécurité

Le manque de soutien

Les tensions , conflits, rapports sociaux tendus

Conflits de valeur, la perte de sens

source: souffrance-et-travail.com

Il est ainsi évident que l’individu ne peut seul changer tous ces paramètres. C’est l’organisation elle-même, l’équipe qui doit se remettre en question…

Et en même temps, c’est peut-être aussi remettre du bon sens, de l’authenticité dans nos quotidiens au travail…

Aussi pourquoi attendre la crise, l’explosion ..

L’entreprise est responsable de la prise en charge du bien être physique et mental de ses collaborateurs et doit évaluer les RPS.C’est une obligation légale.

Et puis l’absentéisme lui coute cher…

Le salarié a bien sûr tout intérêt à éviter le burn out…

Des solutions existent, 

Apprendre à gérer le stress, les émotions, apprendre à gérer et non pas éviter les conflits…

C’est une nouvelle posture à adopter, qui vient petit à petit, pas à pas comme une lente rééducation…

Avec à la clé une transformation en profondeur pour le reste de la vie!

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